mercredi 20 avril 2011

Pourquoi toutes les montées ne se valent pas ?

Publié le 14 septembre 2010 par Carole et Camille ( deux charentais )en voyage autour du monde

Article inspiré par une semaine difficile entre le col d’Ispéguy et Bilbao…

A vélo, le vrai problème, pourrait-on dire, ce sont les montées :

- lorsque la route est plate, faire du vélo, même quand il est chargé, ce n’est pas vraiment fatiguant. On profite du paysage, on pédale sans peiner, le compteur fait dérouler tranquillement ses kilomètres.

- lorsque la route descend, tout n’est que luxe, calme et volupté… Le vélo est un plaisir : griserie de la vitesse, sensation de roule, plaisir du vent qui caresse…

- Oui mais, et les montées ?…

Un vélo dans une montée, ça fait peine à voir. Le cycliste transpire, souffre, grimace et mouline. On l’a tous croisé, bien à l’aise dans une voiture, et on a tous grimacé avec lui. Je vous imagine de même, grimaçant devant votre écran, à l’image mentale de ce triste spectacle.

Et pourtant… il faut savoir que toutes les montées ne se valent pas. Il en existe même des sympathiques, des tonifiantes, voire des bienfaisantes ! Voici une échelle d’évaluation des montées à vélo (ne sont prises en compte pour cette classification que les montées d’une déclivité supérieures à 5% et d’une longueur supérieure à 5km).

Catégorie 1 : le top de la montée : le col.

Le col, on le voit venir, on le prépare plusieurs jours à l’avance, il a un nom, parfois internationalement reconnu. Le col, c’est une montée gratifiante. C’est une montée généralement longue et régulière, propice pour trouver peu à peu son rythme et terminer en beauté, avec un beau sourire pour un automobiliste admiratif. C’est l’espoir d’une vue dégagée en haut, et c’est la promesse d’une belle descente proportionnelle à la montée, en lacets bien ordonnés comme un cordage bien lové.

Catégorie 2 : la grosse montée indiquée sur la carte ou annoncée par les gens du coin (« ouh la la, par là-bas, vous savez, ça grimpe »).

Moins visible que le col, cette montée a le mérite d’être localisée, de pouvoir être un minimum anticipée. Comme le col elle fait partie d’un ensemble géographique cohérent : on sait pourquoi elle est là. Moins prestigieuse que le col, elle confère néanmoins une certaine autorité, notamment auprès des gens du coin (« ah vous venez de là-bas, ben dites donc »).

Catégorie 3 :

C’est la montée à laquelle on ne s’attend pas, la montée fourbe, tapie derrière un virage, et qui soudain se dresse devant vous, tel un serpent venimeux.

C’est la montée qui casse les mollets, avec un pourcentage prohibitif.

C’est la montée de sortie de ville, sur une grosse route, pendant laquelle on est accompagné par un flux incessant de véhicules qui appartiennent à une autre galaxie tellement ils vont vite (en réalité environ 20 fois plus vite).

Bien que plus courte qu’une montée de catégorie 1 ou 2, c’est pourtant la montée qui n’en finit pas. Pire, on ne comprend pas pourquoi elle n’en finit pas. On ne comprend pas comment est fichue la montagne à cet endroit là, d’ailleurs on ne comprend plus dans quel monde sans logique on se trouve. Petit à petit on en vient à se figurer qu’on purge une sorte de peine…

C’est dans ces montées là qu’un groupe de moucherons tente de s’introduire dans les orifices de votre visage et qu’un taon se ramène pour vous mordre fourbement. On gesticule pour les chasser, la roue avant fait des écarts, on passe en dessous de 4km/h, on manque de chuter, et on fait le double d’effort pour se remettre dans le sens de la marche.

Heureusement, au bout d’un moment, on arrive en haut… Et là, une descente, même toute petite, vous rappelle que vous aimez faire du vélo, avec 25 kilos de bagage, sur les routes du monde. Jusqu’à la prochaine montée…

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